Aujourd’hui tous ces mots, ces concepts, cette vision, cet idéal ont été galvaudés par les institutions, les administrations, les politiques, les partis, les associations, les organisations, l’intelligentsia, l’élite, simplement parce que autant nous rassembler, utiliser l’intelligence collective n’est pas trop compliqué, autant avoir la conscience collective et la mettre en oeuvre relève de notre liberté individuelle.
Pourvu que la citoyenneté, le vivre ensemble, faire peuple, la consultation ne soient pas de vains mots, un effet de mode, une vue de l’esprit, un faire valoir.
Nous préférons privilégier toutes sortes d’artifices, d’interfaces, d’algorithmes, d’intelligence artificielle, au lieu de la présence, la parole, l’échange, l’espace, le lieu, le lien, la relation en un mot la personne tout naturellement, simplement parce que nous avons perdu le sens de notre culture, de nos us et coutumes, de nos moeurs, en un mot de notre Martinicanité, nous avons copié, nous avons déifié l’autre, nous nous sommes assimilés, nous nous sommes aliénés à la pensée dominante et par la même occasion nous avons perdu notre solidarité, notre fraternité, notre esprit de famille.
Mais nous n’avons pas perdu l’espoir car il reste des espaces, des lieux, des poches, des LAKOU où notre statut, notre posture, notre rang social disparaissent, ne sont pas mis en avant, ne sont pas l’essentiel de la relation; la présence, la parole, l’échange, la personne nous rassemblent et font de la résistance car nous sommes humainement des Martiniquais.
Il nous faut tout mettre en oeuvre pour être nous mêmes tout simplement et aller à l’essence des choses, c’est encore possible j’en suis convaincu, même si c’est une utopie, mais c’est une utopie fondatrice, réaliste, novatrice. C’est cette pensée politique qui nous manque.
C’est le souhait, ce sont les voeux que l’OSCOP nous prodigue pour cette nouvelle année.
Ti Sonson ni Lapawol 