Ce n’est que l’intelligence collective qui nous fera gagner la guerre pour une fois. Car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit depuis que des hommes accompagnés de leurs Etats par expansionnisme, par couardise, utilisant l’exploitation de l’homme par l’homme, par domination , nous ont déshumanisés, chosifiés . Si depuis lors il y a eu tant de révoltes, rébellions, émeutes, actes d’insoumission, nous n’avons toujours pas gagné la guerre. Il nous faut retrouver toute notre Humanité et par là même occasion que le Monde soit plus Humain. Ce n’est pas par vengeance c’est simplement par Humanisme.
Nous avons proposé ensemble de construire le Nou, de faire peuple, nous avons présenté une méthode qui est accepté , ensemble par l’échange, par la relation nous la faisons évoluer pour qu’in fine il n’y ait pas d’interprétation et surtout qu’elle soit viable. Des sociologues nous invitent à ne pas utiliser certains mots qui peuvent être péjoratifs ou prêter à confusion. Nous sommes animés d’un bon état d’esprit mais nous ne sommes pas à l’abri d’erreurs. Le Ti SonSon a été accepté après un large débat sur ce qu’il représente pour nous, qui est ti SonSon en finalité contrairement à ce que pensent certains il n’y a rien de péjoratif dans l’expression c’est simplement des gens humbles qui n’ont pas fait d’études supérieures qui ne sont pas des demeurés, ont leur intelligence, nous sommes nombreux à être des ti SonSon dans l’OSCOP.
Quand nous disons lakou lensten ce n’est pas pour nous cantonner à l’instinct dont la définition pourrait nous ramener à l’animalité, nos ancêtres se sont battus pour que l’on reconnaisse qu’ils étaient des êtres doués de raison. Nous l’avons utilisé dans le sens de la spontanéité de la camaraderie, nous allons le changer pour LAKOU ZANMI car c’est l’amitié qui nous relie. Notre histoire est celle de la victoire de la raison sur l’obscurantisme, de la raison sur la chosification, il ne faut laisser aucune place à l’interprétation. Nous l’avions utilisé dans le sens philosophique du terme, c’est à dire la mise en oeuvre d’opérations d’abstraction témoignant de l’activité de l’esprit. Mais ce sont les idées de la société dominante, la société des possédants, des riches, qui ont gagné la bataille des idées, ils ont imposé un prêt à penser libéral que l’on nous vend comme du bon sens, il nous faudra d’abord gagner cette bataille pour nous libérer de la servitude volontaire pour sortir du cadre imposé.
A l’OSCOP nous devons faire preuve de pédagogie pour expliquer que le conseil des sages et le conseil populaire ne font qu’un : Le Peuple. Le conseil des sages ne peut qu’être consultatif il ne peut que nous apporter des notes, des rapport concis, vulgarisés qui nous permettraient de décider, les experts dans le conseil des sages ne peuvent être qu’au service du conseil populaire, ce n’est pas un organe de décision. Le conseil des sages et le conseil populaire ont chacun deux représentants mais c’est le coordonnateur qui est le garant de l’émanation des idées émergentes, de la préoccupation des besoins des plus pauvres des plus démunis, c’est de là que doivent se prendre les décisions.
Dans cette société injuste et inhumaine la division en classes sociales existe et seule la révolution peut changer cela. Nous ne sommes pas des révolutionnaires parce que le peuple ne l’est pas. Mais nous ferons tout pour que la société Martiniquaise ne soit pas dirigée par une élite politique médiatique, intellectuelle, en réduisant le fossé existant entre les plus éclairés et les moins éclairés. Il faut que leur arrogance, leur suffisance cessent. Que ceux qui ont bénéficié des moyens légués en héritage par la pwofitasion participent à cette construction.
Ti Sonson ni Lapawol 