Qui mieux que les associations connaissent le terrain, les personnes les plus démunies, les gens les plus en souffrance, les habitants du pays profond. Il n’y a pas mieux placés au coeur même de l’action que les présidents d’associations. Quand on compte la multitude d’associations de toutes natures dans une commune on comprend tout de suite les raisons qui font que le pays garde la tête hors de l’eau. On n’a pas besoin de théoriser, il suffit de vérifier, d’évaluer le travail immense qui se fait dans tous les domaines.
Une association ce n’est pas qu’une structure, c’est une foi, une passion, un élan, c’est une finalité. Le développement de la vie associative comme mode de participation à la vie de la cité est une voie à promouvoir, c’est une démarche à encourager, c’est une posture à féliciter. La modernité nous amène à vivre dans une société du risque, une société inégalitaire; injuste où les institutions sont en déclin. Les classes populaires sont attachées à ces institutions, non pas parce qu’elles créent des égalités mais simplement parce qu’elles pensent y trouver de la protection et de la sécurité. La gestion de cette pauvreté donne mauvaise conscience. Confronté à l’extension de cette misère, à la fragilisation des statuts sociaux, à cette souffrance psychique je ne veux pas faire de constat, ce serait une maladresse, ce serait malhabile de ne pas analyser le monde réel, le pays tel qu’il est. Ce serait suicidaire de continuer dans cette voie, j’aspire à autre chose, je veux construire un autre chemin.
J’interpelle solennellement tous les présidents d’associations, j’en connais quelques uns avec qui je vais commencer à échanger sur comment, pourquoi construire cet outil nécessaire, cette arme dissuasive nous permettant de franchir les difficultés. Mais c’est vous les acteurs principaux du projet et il serait souhaitable que vous vous rencontriez dans votre milieu, dans votre espace, votre commune pour désigner un porte parole c’est la partie la plus complexe du projet mais vitale pour la suite. Mais si vous la réaliser, la suite paraîtra plus évidente car il nous faudra aussi mettre en place un conseil des sages et trouver le moyen le plus efficient pour l’articulation.
Il faut savoir qu’il y a un travail immense à faire encore ensemble si nous voulons construire l’organisation de la société civile et de l’opinion publique, le projet est naissant il est ouvert aux critiques, propositions, corrections.